Un homme s’avance, hésitant à prendre la parole. Il semble qu’il ait quelque chose de personnel, de douloureux à dire. Trop douloureux sans doute... Alors, tel Tadeusz Kantor mettant en scène dans ses spectacles sa pauvre Chambre de l’Imagination et de la Mémoire, il va mettre à distance ce qui l’encombre en mettant en scène, là, sous nos yeux, un conte :

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Boid’coeur, une poupée de bois, s’enfuit de la maison où elle ne connaît de la part de sa propriétaire que brimades, coups et placard-punition. Et voici qu'après s'être enfuie, elle acquiert à son tour en guise de poupée une « petite fille 100 % vivante, faite de chair et de sang ». N’ayant connu que la violence comme mode de relation, la poupée de bois ne sait - ne peut - que reproduire ce schéma sur cette enfant qui lui appartient désormais. « Si ce sont des coups qu’il m’a fallu encaisser, c’est que ce sont des coups qu’il faut distribuer »...